La discipline positive

On ne peut parler de pédagogie Montessori à notre époque sans parler de son corollaire contemporain : la discipline positive. En quoi consiste la discipline positive et comment l’intégrer à l’éducation que l’on donne à ses enfants ? On vous explique et on vous donne des clés pour la mettre en œuvre.

Par Laura
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Prochain article : La leçon en trois temps

La discipline positive est un corollaire naturel de la pédagogie Montessori. Elle est largement mise en œuvre dans les écoles Montessori. Qu’est-ce que c’est et comment peut-on la mettre en pratique ? Laura Atack, consultante en discipline positive via Encouraging parents, nous explique.

La discipline positive, qu’est ce que c’est?

La discipline positive est une démarche éducative bienveillante et ferme, qui développe l’autonomie et le respect mutuel entre l’adulte et l’enfant, en utilisant l’encouragement comme levier de changement.

Creusons un peu pour mieux comprendre ce concept de discipline positive.

Historiquement et étymologiquement, d’où viennent les termes discipline positive

Commençons par nous intéresser aux termes. Quand nous parlons de discipline positive, nous parlons ici  de l’approche développée par Jane Nelsen et Lynn Lott, deux américaines qui se sont rencontrées dans les années 1970, et qui ont co-créé une méthode expérientielle pour soutenir la parentalité sous forme d’ateliers à destination des parents, basés sur la psychologie adlérienne

Qu’entendons-nous par discipline ?

La discipline nous fait penser à la punition. Et pourtant, ce terme vient du latin disciplina à instruire, de discipulus – le  disciple – celui qui suit.

Qu’entendons-nous par positive ?

Positive car ce sur quoi nous focalisons notre attention s’accroît. En effet nous savons, grâce aux neurosciences, que là où nous focalisons notre attention, nous renforçons les chemins neuronaux.

« Éduquer, ce n’est pas dresser. »

Maria Montessori.

A nous parents d’être les modèles de ce que nous souhaitons pour nos enfants, de leur montrer de manière positive ce que nous attendons et d’utiliser l’encouragement comme moyen afin de les aider à développer les qualités que nous souhaitons voir chez eux : 

  • l’estime de soi
       
  • la confiance
       
  • le respect mutuel (respect pour soi et pour la situation)
       
  • l’autonomie
       
  • la motivation intrinsèque    

et bien d’autres compétences utiles pour la société !

« Toute autorité qui n’est pas spontanément reconnue, mais nous est imposée, est une imposture; la véritable autorité et la discipline viennent de l’intérieur.

Alfred Adler.

En pratique, à quoi ressemble la discipline positive ?

Après ces définitions théoriques, exposons ici quelques exemples.

Vous êtes parent d’un enfant qui n’aime pas se laver les dents, ou bien tarde à se préparer pour aller à l’école ? Sachez que vous n’êtes pas seul !

Voici à quoi ressemble peut-être votre matinée :

Lisez cette liste, et mettez vous dans la peau d’un enfant : 

“Sarah, vas te laver les dents.”

Chérie, viens manger.”

“Sarah, peux-tu mettre ton bol dans le lave-vaisselle ?”

“Chérie, c’est l’heure de s’habiller, on va être en retard.”

“Range tes jouets.”

“Mets ton manteau.”

Enfant et parent en conflit. La communication est difficile entre un enfant et sa maman. L'enfant s'oppose à ses parents.

Comment vous sentez-vous ?

On pourrait continuer, mais vous devez déjà avoir une idée de ce qu’on veut vous faire comprendre : nous n’aimons pas recevoir des ordres. Ce que vous avez ressenti en vous mettant à la place de Sarah, l’enfant le ressent aussi.

Alors qu’au lieu de donner des ordres, nous pouvons :

  • donner des choix limités
  • poser des questions

Ainsi, cela donnerait:

“Veux-tu sauter comme une grenouille ou courir pour aller à la salle de bain te laver les dents ?”

“Quel manteau choisis-tu pour aller à l’école aujourd’hui?”

“Nous partons pour l’école dans quinze minutes et je vois que tu es encore en pyjama. De quoi as-tu besoin pour être prête à l’heure?”

Notre travail de parent :

C’est à l’adulte d’instaurer le cadre. Notre travail de parent consiste à assurer la sécurité de nos enfants : la sécurité physique, mentale et affective.

A l’intérieur de ce cadre sécurisant, nous pouvons proposer des choix à nos enfants, afin de les aider à développer leur autonomie.

Avec de jeunes enfants, posons des questions avec des choix limités, tout en veillant à ce que les deux options que nous proposons soient acceptables pour nous-même.

Avec des enfants plus âgés, nous poserons des questions plus ouvertes, avec un vrai esprit de curiosité (oui, nos enfants le sentent quand nous posons ces questions de façon purement rhétorique sans leur donner réellement voix au chapitre ). Cela pourrait ressembler à : “quel était notre accord par rapport aux écrans et aux devoirs ?”, “quand comptes-tu faire tes devoirs ce week-end ?”

L’enfant réfléchit. Il apprend à faire des choix. A nous ensuite de le laisser expérimenter les conséquences de ces choix.

Qu’en est-il des conséquences ?

Notez que nous parlons bien ici de “conséquences”.

Imaginons la discussion suivante :

“- Chéri, de quoi as-tu besoin pour avoir chaud dehors ?”

“- Rien maman, je suis bien dans mon pull, sans manteau.”

Êtes-vous en train de mettre le manteau dans votre sac, au cas où ? Ou bien, insistez-vous pour que votre enfant le mette quand même ?

Quand nous pouvons, laissons nos enfants faire l’expérience de leur choix personnels. Votre enfant aura froid (ou pas) et la prochaine fois, il choisira (peut-être) de porter ou de prendre son manteau. L’heureuse nouvelle c’est que cette situation va se répéter, ce qui offre de nombreuses opportunités d’apprentissage.

« Ne faites jamais à la place d’un enfant ce qu’il peut faire lui-même. »

Rudolf Dreikurs.

Le plus important quand on laisse cette liberté à nos enfants est d’éviter le “je te l’avais dit ». Car, quand on le dit, cette conséquence naturelle devient une leçon de morale.

« Le véritable devoir du maître est d’aider pas de juger. »

Maria Montessori.

Bienveillance, fermeté, et  … encouragement

Nous avons illustré ces notions de bienveillance ET de fermeté simultanées (connexion avant correction). A présent, regardons de plus près ce troisième pilier de la discipline positive : l’encouragement.

Dans ”encouragement”, nous entendons  “courage” et donc, “cœur”. Nous allons insuffler à nos enfants du courage – c’est-à-dire de la motivation pour aller plus loin.

Complicité entre père et fils.

Différencions bien l’encouragement et les compliments. Les compliments ont souvent trait à l’adulte : “Félicitations, un 18/20, maman est fière de toi”. Alors que, l’encouragement est tourné vers  l’enfant “Tu as eu un 16. Tu as beaucoup révisé pour tes contrôles. J’ai vu l’effort que tu as fourni pour réviser l’histoire du XIXème siècle”.

L’encouragement est spécifique, descriptif, et centré sur l’enfant. Nous vous invitons à chercher des opportunités pour transformer vos compliments en encouragements.

 « L’encouragement est à l’enfant ce que l’eau est à la plante. »

Rudolf Dreikurs.

Les encouragements nous motivent – ils sont la motivation intrinsèque dont nous avons parlé plus haut. Ils sont bien différents des récompenses et punitions.

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